Notre site utilise des cookies nécessaires à son bon fonctionnement. Pour améliorer votre expérience, d’autres cookies peuvent être utilisés : vous pouvez choisir de les désactiver. Cela reste modifiable à tout moment via le lien Cookies en bas de page.


Université de Bordeaux
LabEx LaScArBxCluster of Excellence
Cluster of excellence
 

Les premiers Hommes anatomiquement modernes entre Afrique et Eurasie, Science, janvier 2018

le jeudi 25 janvier 2018
Figure 1 : Vues latérale, occlusale et oblique du maxillaire gauche (Misliya-1) découvert dans le gisement de Misliya Cave. Sont visibles à gauche les reconstructions virtuelles et à droite, le specimen originalFigure 1 : Vues latérale, occlusale et oblique du maxillaire gauche (Misliya-1) découvert dans le gisement de Misliya Cave. Sont visibles à gauche les reconstructions virtuelles et à droite, le specimen original

Une équipe internationale composée de plus de 30 chercheurs découvre en Israël des vestiges humains vieux de 180 000 ans, ce qui fait de ces Hommes modernes les plus anciens connus à ce jour en dehors du continent africain. Jusque là, les premiers fossiles humains modernes trouvés hors d’Afrique étaient datés d'environ 90 000 à 120 000 ans. La découverte est publiée ces jours-ci dans la prestigieuse revue Science (1). 

Sur le site archéologique de Misliya Cave, située sur les flancs du Mont Carmel à quelques encablures de la ville de Haïfa (Israël), l'équipe de scientifiques a mis au jour des vestiges humains (un fragment de maxillaire gauche) dont le caractère moderne ne fait aucun doute. Mais ce qui est le plus surprenant concerne l’ancienneté de ces fossiles : selon les spécialistes, ils auraient environ  180 000 ans, ce qui fait de ces Hommes modernes les plus anciens connus hors du continent africain.




Selon Norbert Mercier, chercheur du LaScArBx au laboratoire IRAMAT-CRP2A (CNRS – Université Bordeaux Montaigne), co-signataire de l'article et qui a participé à la datation du gisement, «  ces fossiles apportent un éclairage nouveau sur la dynamique des populations modernes, au Pléistocène moyen, entre l’Afrique et l’Eurasie ». Et il ajoute : « Cette découverte va dans le sens des données génétiques qui soutiennent l’idée d’une diffusion de gènes modernes hors d’Afrique il y a un peu plus de 200 000 ans ». 

Laura Martín-Francès, post-doc IdEx Bordeaux au laboratoire PACEA a également participé à cette étude et est co-signataire de l'article. 

Cette belle découverte pourrait être complétée par d’autres, tant la densité de sites archéologiques est importante dans cette région du monde. Nul doute qu’ils contribueront ainsi prochainement à reconsidérer les origines de l’Homme moderne.










Figure 2 : Localisation du gisement de Misliya Cave et vue d'ensemble de cette grotte

dont le toit rocheux s'est effondré au cours du Pléistocène supérieur  


Résumé de l’article
 :

À ce jour, les premiers fossiles humains modernes trouvés hors d’Afrique sont datés d'environ 90 000 à 120 000 ans sur les sites levantins de Skhul et de Qafzeh. Un maxillaire et une denture associée récemment découverts dans la grotte de Misliya, en Israël, ont été datés entre  177 000 et 194 000 ans, suggérant que les membres de la branche Homo sapiens ont quitté l'Afrique plus tôt que prévu. Cette découverte change notre point de vue sur la dispersion humaine moderne et est en accord avec les études génétiques récentes, qui ont suggéré la possibilité d'une dispersion plus précoce d’Homo sapiens, autour de 220 000 ans. Le maxillaire de Misliya est associé à la technologie Levallois du Levant, suggérant que l'émergence de cette technologie est liée à l'apparition d’Homo sapiens dans la région, comme cela a été documenté en Afrique.


(1) Référence de l'article
:  Israel Hershkovitz, Gerhard W. Weber, Rolf Quam, Mathieu Duval, Rainer Grün, Leslie Kinsley, Avner Ayalon, Miryam Bar-Matthews, Helene Valladas, Norbert Mercier, Juan Luis Arsuaga, María Martinón-Torres, José María Bermúdez de Castro, Cinzia Fornai, Laura Martín-Francés, Rachel Sarig, Hila May, Viktoria A. Krenn, Viviane Slon, Laura Rodríguez, Rebeca García, Carlos Lorenzo, Jose Miguel Carretero, Amos Frumkin, Ruth Shahack-Gross, Daniella E. Bar-Yosef Mayer, Yaming Cui, Xinzhi Wu, Natan Peled, Iris Groman-Yaroslavski, Lior Weissbrod, Reuven Yeshurun, Alexander Tsatskin, Yossi Zaidner, Mina Weinstein-Evron (2017). The Earliest Modern Humans outside Africa. Science, 26/01/2018 Lire l'article 

Figure dans les rubriques