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Université de Bordeaux
LabEx LaScArBxCluster of Excellence
Cluster of excellence
 

Francesco d'Errico (PACEA) lauréat d'un projet ERC Synergy Grant

Francesco d'Errico (PACEA) lauréat d'un projet ERC Synergy Grant

Le Conseil Européen de la Recherche vient de financer une Synergy Grant à laquelle participent des chercheurs de l’université de Bordeaux-CNRS INEE / LaScArBx pour étudier l’origine et l’évolution des capacités cognitives permettant à notre espèce de quantifier avec précision.

Les chiffres sont partout. Les choses se présentent à nos yeux en quantités spécifiques : 4 semaines de confinement, 52 000 nouveaux cas de contamination, 6400 lits en réanimation disponibles. Les systèmes symboliques qui capturent ces quantités sont fondamentaux pour les sociétés modernes. Et pourtant, nous ne savons presque rien de leurs origines ou de leur évolution. Ce que nous savons, c'est que tous les humains - et beaucoup d'autres animaux - sont capables de percevoir des quantités approximatives, mais seuls les humains peuvent les compter avec précision. Nous sommes également la seule espèce qui utilise des symboles pour exprimer des quantités (avec des mots tels que "un, deux, trois", avec les doigts, ou en écrivant 1, 2, 3), les communiquer visuellement ou les conserver, par exemple par écrit. Ces systèmes numériques verbaux et non verbaux sont nos outils cognitifs pour la quantification, et nous les employons pour comprendre et transformer le monde. Mais quand, pourquoi et comment les humains ont-ils développé ces outils ? Et pourquoi diffèrent-ils si massivement d'une culture à l'autre ? Pour répondre à ces questions le Projet Synergy QUANTA, qui vient d’être financé par Conseil Européen de la Recherche, adoptera une approche interdisciplinaire jamais tentée auparavant qui combinera (i) des informations archéologiques, ethnographiques et linguistiques sur les systèmes numériques du monde entier; (ii) un cadre cognitif permettant de formuler des hypothèses sur l’évolution à partir des propriétés des systèmes ; (iii) de puissantes méthodes de calcul phylogénétiques pour tester ces hypothèses et reconstituer ainsi l'évolution culturelles et (iv) de moyens novateurs pour étendre sensiblement la portée temporelle de ces méthodes dans le passé, afin d'inclure les premiers cas attestés de quantification. Le projet réuni quatre Principal Investigators appartenant à trois institutions de recherche européenne et à une université américaine (Francesco d’Errico, DRCE2 CNRS, Département des Sciences Archéologiques de l’université de Bordeaux, UMR CNRS PACEA ; Andrea Bender, professeur au Departement of Psychosocial Science de l’université de Bergen, Norvège ; Russel Gray, directeur du Max Planck Institute for the Science of Human History, Leipzig, Allemagne ; Raphael Nùñez, professeur au Department of Cognitive Science de l’université de Californie à San Diego, Etats Unis).

Légende du schéma : Différentes représentations des quantités. Centre : estimation des quantités, capacité que les humains partagent avec plusieurs espèces animales. En marge : (a) matérielle (avec des galets), (b) à base corporelle, (c) verbale (en anglais et tongien), (d-f) quantifications notationnelles, illustrées par une ocre gravée de la grotte de Blombos (d), les chiffres babyloniens (e), les chiffres arabes et romains (f).
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