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Université de Bordeaux
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La production céramique dans le monde méditerranéen ancien : l’exemple Ibère

La production céramique dans le monde méditerranéen ancien : l’exemple Ibère

Si le mobilier céramique permet entre autre, d’étudier le fonctionnement culturel et socio-économique des sociétés anciennes, on s’est intéressé plus rarement aux aspects liés à la fabrication de poteries et plus rarement encore, au cadre général de la production...


Porteur duprojet 
: Alexis Gorgues (Ausonius, CNRS, UBM) 

Partenaires :

José Antonio Benavente Serrano (Consortium Patrimonio Iberico de Aragón, porteur)

Ayed Ben Amara (archéométrie, MCF, UBM, CRP2A)

Alexandre Bertaud (archéologie, assistant au RO, doctorant UBM, Ausonius)

Nadia Cantin (archéométrie, IE CNRS, CRP2A)

Florent Comte (ingénieur contractuel, infographie 3D et relevés 3D de terrain)

Nicolas Frèrebeau (archéométrie, doctorant contractuel UBM, CRP2A)

Michel Pernot (archéométrie, DR CNRS, CRP2A)

Charlotte Sacilotto (archéologie, analyse céramique)

Financement : 41 029€  + cofinancements : région Aquitaine et Université Bordeaux Montaigne (PSE)

Durée du projet : Sept. 2012 – Déc. 2014

Mots clés : Céramique, atelier, archéologie, archéométrie, âge du Fer, péninsule Ibérique, méthodologie



« Etudier les modalités de constitution de la culture technique potière Ibère dans le contexte de la Méditerranée ancienne  »


Si le mobilier céramique permet entre autre, d’étudier le fonctionnement culturel et socio-économique des sociétés anciennes, on s’est intéressé plus rarement aux aspects liés à la fabrication de poteries et plus rarement encore, au cadre général de la production.  


Le projet « La production céramique dans le monde méditerranéen » porte sur les conditions technologiques, sociales et économiques de la production céramique dans une région spécifique de l’Europe occidentale de l’âge du Fer : le domaine ibérique.  Il allie deux approches : archéologique et archéométrique.


Le terrain est situé en Espagne et porte sur une région spécifique de l’Espagne du Nord, le Bas-Aragon. La fouille (démarrée en 2005) de l’atelier de potiers du Mas de Moreno, à Foz-Calanda (IIIe/Ier s. av. J.- C.), offre au projet un terrain d’expérimentation unique tant par la nature des vestiges que par celle de la fouille. Il s’agit d’une opération programmée sur un terrain appartenant depuis 2011, au consortium Patrimonio Iberico de Aragón, un groupement d’intérêt ayant pour vocation la recherche et la valorisation du patrimoine archéologique lié à l’époque ibérique.  Le projet « La production céramique dans le monde méditerranéen » a vu le jour en 2012 et s’inscrit donc dans la continuité, sur la base de 15 ans de travaux menés en proche collaboration entre chercheurs français et espagnols.


Le projet se propose d’exploiter cette opération de terrain et lui donner une nouvelle envergure par le développement de nouvelles recherches intra et extra-site, en archéométrie notamment. Le but est d’analyser les modalités de développement et l’évolution de la production de céramique peinte tournée dans le contexte bas-aragonais, de discerner la logique économique que traduit l’organisation dans le temps et dans l’espace de l’activité productive au Mas de Moreno, et d’analyser les relations de ce même atelier avec son environnement proche ou plus éloigné. Concrètement, il s’agit de cerner de manière précise le développement de la chaîne opératoire à partir de l’espace productif et des vestiges retrouvés.


L’étude est conduite selon deux approches : intra site (approche archéologique) et archéométrique. En ce qui concerne l’aspect intra-site, l’accent est porté d’une part sur les phases de la chaîne opératoire antérieures à la cuisson, et d’autre part, sur celles liées à la cuisson elle même. Sur les phases de la chaîne opératoire, une aire de préparation de l’argile a, pour a pour la première fois, pu être caractérisée. Pour la cuisson, une nouvelle méthode d’enregistrement de terrain par scanner 3D a été développée ; une série de relevés a ainsi permis, par exemple, de mettre au jour la présence d’un four de technologie très pointue, attribuée jusqu’alors à la tradition romaine. Cette découverte amène à reconsidérer le fonctionnement des fours et les modalités de conduite des opérations de cuisson et leur origine.


L’approche archéométrique (analyse et caractérisation des matériaux céramiques, composition élémentaire et minéralogique) a pour objet de caractériser la morphologie de l’atelier et de restituer son fonctionnement. Cette approche permet de proposer une relecture des grilles d’interprétation archéologiques concernant en particulier les techniques de fabrication, dont les étapes de la chaîne opératoire liée à la cuisson.


Ce projet a déjà fait l’objet de plusieurs communications sur la scène internationale : 

- au 19e colloque de l’EAA (European Association of Archaeologists) (4?8 septembre 2013 ; Pilsen, République Tchèque)

- au 18e colloque de l’EAA (30 aout – 1er septembre 2012 ; Helsinki, Finlande).

- et au II Congreso Internacional de estudios cerámicos. Grenade, 5?8 mars 2013.


En outre, les fouilles du Mas de Moreno supportent une importante activité de formation  et sont fortement impliquées dans le processus de recherche d’étudiants dans le cadre des masters en archéologie et en archéométrie de l’Université.


Ce projet apportera de nombreux éléments nouveaux concernant la technologie des sociétés anciennes et le fonctionnement socio-économique de la communauté ibérique.






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Illustrations :

1- Florent Comte, assisté d'Alice Royer (Master 2 SAMA Archéologie Recherche), relève le four 5 à l'aide d'un scanner 3D (cl. A. Gorgues).
2- Relevé 3D du four 1 (découvert en 1980 par M. Martínez, SAET), avec en vis-à-vis le plan 2D: comparer la différence d'un point de vue de la qualité de l'information. Les dépressions rectangulaires au nord du four sont postérieures. Le fait que les parois apparaissent hors-sol, alors qu'à l'origine elles étaient encaissées dans le substrat géologique, est lié à la conduite de la fouille de 1980. Infographie Fl. Comte.
3- Relevé 3D du four 3. Notez la précision avec laquelle cette technique rend compte de la morphologie après fouille d'une structure aux formes très irrégulières (infographie Fl. Comte).


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