Notre site utilise des cookies nécessaires à son bon fonctionnement. Pour améliorer votre expérience, d’autres cookies peuvent être utilisés : vous pouvez choisir de les désactiver. Cela reste modifiable à tout moment via le lien Cookies en bas de page.


Université de Bordeaux
LabEx LaScArBxCluster of Excellence
Cluster of excellence
 

Paru le 8 avril 2015 dans PlosOne : Les parures : traceur de la néolithisation de l’Europe

Dernière mise à jour mardi 25 octobre 2016
Paru le 8 avril 2015 dans PlosOne : Les parures : traceur de la néolithisation de l’Europe

Les parures : traceur de la néolithisation de l’Europe

Solange Rigaud1,2, Francesco d'Errico3-4, Marian Vanhaeren3

1Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Unité Mixte Internationale 3199 (UMI3199), Centre for International Research in the Humanities and Social Sciences (CIRHUS), New York University, New York, USA

2Service de Préhistoire de l’Université de Liège, Liège, Belgium

3Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Unité Mixte de Recherche 5199 (UMR5199), de la Préhistoire à l'Actuel: Culture, Environnement et Anthropologie (PACEA), Université de Bordeaux, Talence, France

4Institute for Archaeology, History, Cultural Studies and Religion, University of Bergen, Bergen, Norway



On sait que l’introduction, il y a 8000, de l'agriculture et de l’élevage en Europe résulte de l'arrivée de populations en provenance du Proche Orient. Les interactions que ces populations ont pu avoir avec les chasseurs-cueilleurs mésolithiques vivant à cette époque en Europe, ne sont pas très bien connues. Des échanges génétiques importants ont certes eu lieu mais quid des échanges culturels et de ceux relevant du monde symbolique ? Les sites archéologiques du Mésolithique sont souvent discrets et les vestiges matériels sont bien différents de ceux que l'on découvre sur les sites des premiers producteurs.


Une étude récente, menée par une équipe de chercheurs du CNRS rattachés à l’Université New York (UMI CIRHUS) et de Bordeaux (UMR PACEA), a fait face à ce défi en comparant, à l’échelle de l'Europe, les objets de parure utilisés par les deux populations. L'analyse statistique de ces données, à paraître dans PLOS ONE, identifie des zones, surtout dans la région méditerranéenne, où l'introduction d'une économie de production s'accompagne de la diffusion de nouveaux objets de parure, incorporés aux parures utilisées de longue date par les sociétés de chasseurs-cueilleurs. En revanche, dans le Nord de l'Europe, les parures des chasseurs-cueilleurs continuent à être utilisées sans changement notable. Le premier cas de figure est interprété par les chercheurs comme un renouvellement des modes vestimentaires, indice de l’arrivée de nouvelles populations et modes de pensée. La situation du Nord de l’Europe révèle une résistance des populations locales à intégrer les tendances vestimentaires et la vision du monde des sociétés agraires frontalières. Cette résistance a retardé de plusieurs siècles la pleine adoption d'une économie de production dans le nord de l'Europe et a sans doute eu des conséquences sur les échanges génétiques entre ces populations. Cette étude apporte une image inédite de la complexité des relations entretenues par les populations européennes dans un moment clef de l’histoire de ce continent.


Lire l'article dans PlosOne

Figure dans les rubriques