RUS AFRICA. Réglementation impériale et intensification agraire en Afrique romaine
Porteur de projet : Jerôme FRANCE (AUSONIUS)
Partenaires :
Institut national du Patrimoine, Tunis
Financement : 56025 € - Co-financement de l’IUF (Institut Universitaire de France)
Recrutement : 1 contrat post-doctoral (1 an) : Hernan Gonzalès (1er septembre 2015)
Les études récentes sur l’exploitation des campagnes du monde romain ont relancé et renouvelé le débat sur la démographie et le développement économique. Délaissant le schéma néo-?malthusien selon lequel l’accroissement démographique aurait été bloqué par l’immobilisme et l’archaïsme de l’agriculture, plusieurs programmes archéologiques ont mis en évidence le rôle des conditions sociales et économiques dans la mise en valeur et l’intensification économique des campagnes et montré l’existence d’évolutions différenciées dans des territoires régionaux. Dans ce contexte, le projet RUS AFRICA vise à faire la part dans ces processus des initiatives politiques (au sens large), en prenant pour objet d’étude la réglementation impériale.
Pour cela, on reviendra sur le dossier des « lois » connues par l’épigraphie africaine à travers l'édition d'une grande inscription découverte en 1999 à Lella Drebblia, dans les environs de Dougga (Tunisie). qui donne les éléments d’un dossier administratif complexe concernant la mise en valeur les terres incultes en Afrique. Cette importante inscription avait fait l'objet d'une courte notice dès 2000 dans un catalogue d’exposition (cf. AE, 2001, 2083) mais des erreurs de lecture et une transcription très incomplète justifient de reprendre ce dossier pour réaliser une véritable édition scientifique du texte. Sur cette base, le projet se propose aussi de poser les premiers jalons d'une réflexion plus générale sur le rôle de la décision publique (et aussi privée dans le cadre des grands domaines) dans l’économie agraire du monde romain, réflexion qui pourrait déboucher ultérieurement sur un programme plus large. D’autre part, le projet nécessitera l’application à l’inscription d’un protocole de lecture photogrammétrique qui sera l’occasion d’installer plus solidement le recours à ces techniques appliquées à l’épigraphie dans le laboratoire.