Séminaire Ausonius du 6 novembre 2014 - L'invention du vandalisme, Victor de Vita et la construction d'une narrative vandale. Par Hartmut G. ZICHE
le jeudi 06 novembre 2014 de 18h à 20hPar Hartmut G. ZICHE, Senior Researche Associate, Department of Greek and Latin Studies, University of Johannesburg - Chercheur associé AIHP-GEODE EA
929, Université des Antilles et de la Guyane
Malgré le fait que les manuscrits appellent l'œuvre de Victor de Vita une historia, et malgré son utilisation comme source narrative pour les évènements en Afrique du Nord entre les années 430 et 480 par les historiens modernes, Victor n'écrit pas des res gestae dans le style classique des historiens de l'antiquité tardive. Son œuvre reflète en fait le caractère généralement hybride et innovant de son temps, mélangeant des genres littéraires établis comme l'histoire ecclésiastique avec les témoignages de martyrs ou encore les polémiques politiques.
Cette communication s'intéresse à la question comment Victor réussit à établir une narrative persistante des Vandales comme barbares archétypiques, guère mieux que les Huns et certainement plus malfaisants que d'autres bêtes noires de l'historiographie tardive comme par exemple les Visigoths. Nous allons démontrer que le succès de Victor pour détruire la réputation du royaume vandale réside en grande partie dans une approche originale qui impose une équation narrative entre Vandales et Ariens, opprimant des Romains, tous Chrétiens orthodoxes. Il s'agit d'une stratégie narrative efficace qui permet à Victor de se servir aussi bien des stéréotypes barbares établis, que des stéréotypes plus récents des hérétiques pour peindre un tableau particulièrement noir du peuple vandale.
Programme des séminaires AUSONIUS