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Université de Bordeaux
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Le cerveau de Lucy était organisé comme celui des singes, mais avec une croissance plus longue, plus proche de celle des humains

Comparaison de l'organisation de l'endocaste d'un australopithèque avec celui d'un chimpanzé (Gunz et al., 2020)Comparaison de l'organisation de l'endocaste d'un australopithèque avec celui d'un chimpanzé (Gunz et al., 2020)

Les chimpanzés sont les plus proches parents de notre espèce ; cependant, les cerveaux humains sont trois fois plus grands, organisés différemment et ont une vitesse de maturation plus lente que la celle des grands singes. Ensemble, ces caractéristiques sont importantes pour la cognition humaine et le comportement social, mais leurs origines évolutives restent floues.

Pour étudier la croissance et l'organisation du cerveau il y a plus de 3 millions d'années, des chercheurs de l’Institut Max Planck, dont Adeline Le Cabec du laboratoire PACEA, ont scanné en micro-tomographie conventionnelle et synchrotron huit crânes fossiles d’Australopithecus afarensis (la plus célèbre représentante de cette espèce étant la fameuse Lucy), 2 enfants d'environ 2,5 ans et 6 adultes.

A partir de l’étude de la surface interne des crânes de ces spécimens, les chercheurs ont pu déduire des caractéristiques de l'organisation du cerveau. Grâce à la réévaluation de l’âge au décès à partir du développement dentaire et à une meilleure estimation du volume endocrânien des deux enfants en bas âge, les auteurs ont pu également mieux comprendre la croissance du cerveau chez cette espèce d’Australopithèque.

Contrairement aux affirmations précédentes, les empreintes sulcales révèlent une organisation du cerveau semblable à celle des singes et aucune caractéristique dérivée vers les humains. En revanche, une comparaison des volumes endocrâniens des enfants et des adultes indique une croissance prolongée du cerveau chez A. afarensis, permettant ainsi une période d'apprentissage plus longue durant l’enfance, et marquant la transition vers un modèle plus proche de celui des humains actuels.

Référence de l’article : P. Gunz, S. Neubauer, D. Falk, P. Tafforeau, A. Le Cabec, T. M. Smith, W. H. Kimbel, F. Spoor, Z. Alemseged. Australopithecus afarensis endocasts suggest ape-like brain organization and prolonged brain growth. Science Advances, 2020; 6 (14): eaaz4729 DOI: 10.1126/sciadv.aaz4729

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